Le voyage de Gros Baloo, Un couple en bateau part visiter la planète. Est elle vraiment ronde?

MADERE

18-09-2010 BY BY MEDITERRANEE

Ce matin je me suis rendormi après la sonnerie du réveil à 6 heures. Départ donc à 8h50. Température de l’air 23°, l’eau à 17°. Nombreux cargos, on a mis l’artimon et le moteur, et on reste sagement en dehors du rail des cargos. A 10h50 on coupe le rail et on met le cap sur Madère qui se trouve à 574 miles. A nous l’atlantique. Vent de 10nds pile dans le nez pour fêter çà. 12 h45 un vol de cigognes en formation nous croise sur l’avant en direction de l’Afrique. 18h00 vent apparent à 45°, on met un bout de génois. A 20h00 un bateau de passagers veut nous couper en deux, nous dévions notre cap de 60°. C’est nous les vedettes, une bordée de crépitement de flash nous salue.

19-09-2010

0h30 la mer s’est calmée, le vent aussi, reste 494 miles jusqu’à Madère. Il semble que l’on est sorti du rail des cargos, mais nous restons vigilants. 8h30 Madère à 452 miles, on est toujours au moteur. 11h30 mer calme, on arrête le moteur pour que le chat se dégourdisse les pattes, Monsieur Gribouille n’aime pas le moteur et se réfugie dans sa caisse dès que le moteur tourne. On en profite pour manger. Départ à 14h30, Madère à 428 miles. Un peu de bruit sur l’arbre d’hélice, après vérification, je ne voie rien ? 20h00 Madère est à 398 miles, toujours pas de vent.

20-09-2010

Vent aux abonnés absents, baro stable. 2h00 gros grain détecté au radar, on pousse le moteur à 1100 tours pour l’éviter et on débranche toutes les antennes et l’ordinateur. 4h40 tout est rentré dans l’ordre, nous sommes passés. A 5h00 je passe le quart à Marie-Rose. 11h30 remis l’artimon et un bout de génois, le vent se lève un peu. 13h00 vent de travers, mis génois complet, mais conservé moteur. 21h00 Madère est à 255 miles.

21-09-2010

0h45 je remonte mes deux lignes. J’essaye de pêcher. Mon encorné en plastique monté sur du fil renforcé pour les barracudas a été emporté et le fil sectionné propre. Pas bon se baigner dans ces eaux. 10h00 moteur à 850t/mn, Madère à 181 miles, pas de vent, mer belle. Je pêche un premier poisson, une petite dorade coryphène, que l’on mange illico. Elle est excellente, même le chat l’a appréciée.

22-09-2010

3h00 nous sommes dépassés par un paquebot, le Disney Magic, qui va à Funchal nous dit l’AIS. Pour ceux qui s’interrogent, l’AIS est un transpondeur dont les gros bateaux sont obligatoirement équipés. Nous avons à bord une VHF qui lit les informations de ces transpondeurs, qui sont alors affichées sur l’écran de notre ordinateur et qui nous donnent : vitesse du navire, type, nom, dimensions, cap, vitesse, et si nous sommes en route de collision. Le navire s’affiche sur la carte et nous pouvons suivre sa progression. Très pratique, mais parfois stressant. 9h00 l’île de Porto Santo est en vue. 9h20 on aperçoit Madère. Juste avant notre entrée dans le port de Quinta Do Lorde, le zodiac du port vient nous accueillir en mer, nous guide et nous aide à nous amarrer à quai. 17h30 nous posons le pied sur le sol de Madère. Après les formalités d’entrées à la capitainerie, nous allons au bar du port fêter notre traversée en buvant un verre de madère. Nous sommes amarrés à des pontons flottants ; nous sommes en atlantique et il y a de la marée, les pontons sont reliés à de gros piquets fixés au fond, et montent et descendent avec le flot, ce qui permet de garder le même réglage pour nos amarres. Pratique. Enfin une bonne nuit réparatrice.

MADERE

23-09-2010

Ce que fait tout bon marin après son arrivée : dessalage général du bateau, nettoyage, plein d’eau, remise en ordre du pont, branchement à internet pour prendre les mails, etc….

24-09 au 03-10-2010

Ce matin on prend la navette du port, gratuite, qui nous amène à la ville voisine pour faire des courses d’avitaillement et boire, devinez, un petit madère, qui est complètement différent de celui que l’on connaît en France. Il y en a plusieurs : sec, médium et doux, sans parler des appellations et autres caractéristiques.

La capitainerie tenue par une capitaine, Catia, est un modèle du genre. Catia et sa collaboratrice s’occupent de vos papiers pour l’entrée dans le pays, et peuvent pratiquement tout vous procurer : voiture de location, mécanicien, adresse du vétérinaire et prise de rendez-vous….. Rien ne leur paraît impossible ! Marie-Rose a des problèmes de vision, elle voie dans son œil gauche des toiles d’araignées et parfois comme des éclairs. Grâce à leur intervention elle a pu obtenir un rendez-vous en urgence chez un ophtalmologiste. Diagnostic, cela est dû à un coup sur la tempe qu’elle s’est fait pendant la traversée, et il n’y a rien à faire sinon du repos et de la patience ! Eviter tout choc, toute différence de pression atmosphérique trop rapide, ne pas bouger la tête trop violemment. Enfin pas la joie. Nous décidons donc de visiter l’île gentiment.

Madère est une île montagne, avec les pieds dans l’eau, un peu comme la Corse. Si le nord où nous sommes est aride, le reste de l’île est très verdoyant. Petite balade à pied au nord vers la Punta de Sao Lourenço, mais sans aller jusqu’à la pointe, cause l’œil.

Nous louons une voiture trois jours, ce qui nous permet de visiter la capitale, Funchal, et la montagne. On en profite aussi pour faire quelques courses.

Funchal est magnifique, avec de nombreux musées, des boutiques, la dégustation des madères (et achat), de petits restaurants sympathiques, de magnifiques broderies, des trottoirs décorés, enfin tout un ensemble qui fait que vous aimeriez rester plus longtemps.

L’intérieur de l’île est très montagneux et très verdoyant. Les habitants sont très accueillants et très sympathiques. Nous regrettons d’être un peu tard en saison, et que de nombreuses plantes ne soient plus en fleurs. Balades tranquilles le long des Lévadas (canaux d’irrigation), nous avons visité la lévada de Furado et la variété de la végétation nous enchante.

Nous sommes tombés sur une période climatique instable avec quelques pluies, et un ciel souvent nuageux. Il règne normalement un temps meilleur.

Je profite de la capitainerie pour faire redresser la verge de l’ancre par un coup de presse.

Toujours mes problèmes d’alignement de l’arbre. Je démonte le silent bloc qui s’était desserré, et je trouve le pourquoi du comment : l’écrou scié qui fixe le caoutchouc sur la base, en dessous, est complètement desserré. Après remontage, le mécano de la marina vient à bord et nous arrivons à trouver ce qui semble un assez bon alignement, et un test en mer nous le confirme. Vidange moteur, fixation extérieure de l’antenne wifi et de l’antenne de l’iridium, et autres petits travaux m’occupent pendant que le mousse repose sont œil et fait quelques lessives.

La marina met à votre disposition deux grosses machines à laver et une de séchage. Prévoyez de garder vos pièces de 1€ et 2€ pour les nourrir. Dans la laverie vous pouvez déposer les livres que vous avez lus et en prendre d’autres. Vous en trouverez dans beaucoup de langues.

Nous garderons de Madère le souvenir d’une population chaleureuse, un port particulièrement efficace, mais un climat mitigé. Funchal nous a séduits et l’intérieur de l’île est magnifique.

MADERE PRATIQUE

Le port de Funchal est toujours plein, et le mouillage à coté n’est pas agréable.

Quinta do Lorde est une bonne solution malgré sont éloignement. La compétence et la serviabilité de la capitainerie du port feront que vous ne regretterez pas ce choix.

Des navettes sont à disposition deux fois par jour. Le service des bus est bien organisé, mais nous n’avons pas eu l’occasion de l’utiliser.

La location de voiture, plus souple, est très simple en passant par la capitainerie et vous aurez votre voiture livrée à demeure.

Les routes sont bonnes et les voie rapides, sous forme d’autoroutes, avec de nombreux tunnels, très pratiques.

Gasoil même prix qu’en Espagne : 1.16€

Vous avez un hyper à Machico, pas loin de Quinta do Lorde qui est un magasin Continent, où vous trouverez tout ce qu’il vous faut.