Le voyage de Gros Baloo, Un couple en bateau part visiter la planète. Est elle vraiment ronde?

Août à Sept 2013 Venezuela Bahia Redonda

 

 

AOUT – SEPTEMBRE 2013 VENEZUELA

6 au12 Août 2013

5h30 on part au moteur, sans vent. Pratiquement, toute la traversée se fera au moteur et nous arrivons à 7h le lendemain devant la plage des 2 palmiers à Blanquilla, île vénézuélienne. Nous avons croisé 1 tanker et 2 cargos, la veille est utile et nécessaire.

7 au 12 août 2013 LA BLANQUILLA

Il ya déjà un voilier : Dagda.  L’eau est claire, mais pas beaucoup de poissons. Des pêcheurs arrivent et nous achetons 2 langoustes. Toujours petits et grands travaux sur le bateau qui nous monopolisent. Pleins de bateaux de plaisanciers Vénézuéliens arrivent pour le week-end car la Tortuga est fermée pour cause de nettoyage des plages, mais surtout des bateaux à moteur. On fait quand même copain avec un équipage en voilier, couple de franco espagnol et un toutou, qui vivent au Venezuela et viennent passer leur 2 mois de vacance à Blanquilla; apéros et on visite un peu l’île ; cactus, troupeau d’ânes, pélicans, petite chapelle…….

Viviane n’est pas au top ; elle a l’impression de gonfler et présente des fourmillements dans les mains, des sensations de lourdeur et des douleurs dans les membres inférieurs. Seuls les bains ont la propriété de la calmer momentanément.

Les militaires de l’ile nous rendent visite et notent notre présence sur un cahier. Nous ne pourrons faire notre entrée officielle qu’à Puerto la Cruz. Blanquilla et La Tortuga, où il y a aussi une présence militaire sont relativement sécures. On dort quand même la porte fermée et une alarme sur le pont ; mieux vaut prévenir que guérir……

Je trouve qu’il y a moins de poissons que lors de mon premier passage, mais les fonds sont toujours jolis. On cueille deux Aloès Véra que l’on met en pot à l’abri derrière la timonerie. Ils ont plein de propriétés bénéfiques pour la peau que nous allons tester.

Un peu de moteur pour nous fabriquer de l’eau douce et recharger les batteries.

Le temps passe très vite, et le 11 août à 14h nous voit essayer de remonter l’ancre dont la chaine s’est coincée sous le corail, un peu de patience et j’en viens enfin à bout. Nous ne ferons pas de stop à La Tortuga, actuellement interdite, et nous irons d’une traite à Bahia Redonda.

 

12 août au 28 septembre 2013 marina Bahia Redonda

La navigation se fait pour une fois tout à la voile, Gros Baloo poussé par tout son jeu de voiles déployées. Je mets à l’eau deux lignes de traine, mais nous n’attraperons rien, dommage. En début de nuit nous croisons deux tankers qui manœuvrent comme s’ils s’attendaient ? Le vent ayant baissé, nous rabantons les voiles au petit matin pour arriver à 10h30 à notre place réservée dans la marina. Même place qu’en 2012, super bien placée. Après avoir ratée ma première approche, alors qu’il n’y a pas de vent, (Gros Baloo en marche arrière, c’est un vrai poème,) je réussi la deuxième, et nos amis Pierre et Yves prennent nos amarres, en rigolant bien de la manœuvre.

Je me retrouve en pays de connaissance et Viviane découvre. Le Bolivar s’est encore dévalué, 1 euro = 41 Bolos, nous sommes de nouveau riches. Keigla, agent qui a son bureau dans la marina s’occupe du change (au noir) et aplanit toutes les difficultés en se chargeant des paperasses à faire pour notre entrée au Venezuela ; elle et son équipe son très pro et efficaces, et elle parle le français et l’anglais.

Tous les mercredi soir, barbecue avec les plaisanciers étrangers de la marina, qui fournit l’emplacement, tables et chaises en ciment, barbecue, charbon de bois et glaçons. Les équipages amènent entrées et salades mises en commun et chacun grille sa viande, et souvent partage. Les apéros et le vin circulent aussi, c’est la fiesta et les grandes discussions. Il y a bien le clan des anglophones et celui des francophones, et aussi des clans différents chez les francophones, mais les échanges se font bien, dans une ambiance bonne enfant, et radio ponton nous livre les derniers potins et les bonnes adresses du coin.

Nous avons réinstallé la petite climatisation de fenêtre que j’avais achetée ici en 2012. Elle nous amène un peu de fraicheur, même si elle n’est pas assez puissante, et surtout elle assèche l’intérieur du bateau, et nous évite la moisissure due à l’humidité tropicale. On dort mieux, l’investissement est d’un bon rapport qualité prix.

J’ai un billet de retour début septembre, mais pour revenir et prendre un allez retour pour Viviane, cela nous couterait dans les 1200€, car c’est les vacances au Venezuela et les prix qui s’y rattachent. Trop cher pour notre bourse. Les plans changent, je perds mon billet et on opte pour un aller le 29 septembre et un retour le 28 décembre, sur Genève, pour 350€ chacun. On va donc en profiter pour remettre Gros Baloo en état et visiter un peu l’intérieur du pays.

Viviane joue à la petite abeille, Gros Baloo est content……

Nous profitons des avantages du coin : on trouve 3 magasins de tissus à Puerto la Cruz avec un énorme choix, et un Allemand, Mike, a eu la bonne idée d’installer son atelier de sellerie dans la marina. Les prix défient toute concurrence et nous incitent à changer les tissus du carré.

On trouve aussi une annonce de vente d’un catamaran de 44 pieds, fabriqué en Allemagne, pour 45000€, Vaiatea. Il doit être convoyé dans la marina prochainement, et on se prend à rêver. Son propriétaire y a perdu un œil, et vieillissant ne veut plus naviguer et brade son bateau, en vente depuis plusieurs années. Ce sont des Allemands habitant sur leur bateau dans la marina qui sont chargés de la vente. Quand il arrive,  on se précipite pour le visiter : 16 tonnes, construction très sérieuse, belle structure, mais le cockpit sur 2 niveaux est peu utilisable, c’est ce qui nous manque sur Gros Baloo, un cockpit pour profiter du dehors, et il n’a pas été bien entretenu depuis son arrêt : problèmes de moteur, hublots acryliques étoilés, et beaucoup de travail pour remettre l’intérieur en état. De plus peu de visibilité sur l’extérieur dans le carré, et une aération incomplète. C’est un cata vielle génération, très solide, mais qui ne répond pas à nos attentes. On aura bien rêvé, et on redescend sur terre, on garde Gros Baloo. On cherche toujours le mouton à 5 pattes, mais pour notre programme, bien connaître sa monture est très important, même si elle présente quelques inconvénients.

Gros problème, notre mobylette se dégonfle. Notre annexe recollée au Brésil par 2 fois, se ratatine. Je vais passer 4 jours à la réparer, et finir de la recoller au mastic polyuréthane 3M. Impeccable, mais il faut qu’on envisage de changer pour quelque chose de plus solide et fiable pour passer dans le pacifique. Je cherche une annexe alu de 25kg maxi, 2m40 de long maxi, très stable. Le mouton à 5 pattes, introuvable. J’ai eu un peu d’espoir avec Jean Marc, français installé à côté de la marina et qui travaille l’alu. Il m’avait surélevé mes bossoirs arrières en 2012, mais ils étaient un peu penchés, et il devait revoir son travail à mon retour en 2013. Difficile d’avoir un rendez vous avec lui, mais nous y sommes quand même arrivés, et il avait la possibilité de me fabriquer cette fameuse annexe avec des boudins alu. Mais on n’a pas pu s’entendre……..Si vous avez des idées, je suis preneur……….

Viviane grande mangeuse de fruits et légumes trouve le marché de Puerto la Cruz très intéressant par le choix et les prix : 30 bolos soit 0.59€ pour un gros avocat ( le bolo est passé à51 pour 1€). Il est immense, seule la viande, vendue dès l’abattage est dure, mais les poulets et le porc sont délicieux. Vous pouvez acheter que les pattes des poulets ou que les gésiers, tout est détailler. Les fraises sont vendues dans une brouette, et tout est à l’avenant. A la sortie du marché un chinois vend des épices, des cacahuètes, des pistaches, des M et Ms, et tout pour l’apéro au Kg pas cher, on va même en ramener en France.

Dans notre recherche de tissus, on tombe sur un grand carrefour, sans feux tricolores, remplacés par un homme au milieu avec un sifflet et un gant rouge qui remplace les feux rouges. Il se démène comme un diable et tout se passe bien.

On se rend aussi à Unicasa, grande surface au bout des canaux où nous passons devant la réplique de Port Grimaud (même architecte) et de nombreuses belles et grandes villas les pieds dans l’eau et appontement privé. En arrivant il y a une grande queue qui s’étire sur 200m car il y a eu un arrivage de farine. C’est le Venezuela, souvent il manque des produits, même de base et il ne faut pas hésiter à faire comme les Vénézuéliens, vider les rayons, mais souvent on est limité en nombre dans les achats avec vigiles et armée qui surveillent.

 

LE SALTO ANGEL

 

 On profite aussi pour visiter un peu l'intérieur du Venezuela. Nous voila partis pour le Salto Angel, la chute d'eau la plus haute du monde. En taxi jusqu'à Ciudad Bolivar, vielle ville sur la rive de l'Orénoque. Fleuve qui m'a fait rêve enfant  par les récits de Jules Vernet, je le vois enfin immense et tumultueux comme je me l'étais imaginé. La ville est magnifique et la visite nous prend la journée. Le soir bon hôtel et le lendemain avion jusqu'à Canaïma, petite bourgade perdue en pleine jungle. Des indiens nous prennent en charge et nous amènent  en pirogue dans leur posadas.  On croise d'énormes chutes d'eau qui produisent plein de mousse, et on se baignera dans de l'eau mousseuse et maronnasse à coté de la posadas. Nous avons une belle chambre et le lendemain nous partons à pied visiter le Salto Sapo. C'est une grosse chute d'eau avec la particularité que le chemin qui y abouti passe sous la cascade. Magnifique et un peu humide, tellement que la semelle de mes vielles chaussures de marche se décolle et rend l'âme. Après une bonne nuit départ en pirogue pour le Salto Angel. la remonté du fleuve se fait à toute vitesse, hors bord à fond, passages en les cailloux, les indiens connaissent le parcours et nous étonnent. on est obligé de descendre une fois à terre pour alléger l'embarcation pour un passage délicat. Arrêt en pleine jungle pour un piquenique sur une petite plage de galets avec une eau translucide couleur rouille superbe. puis on arrive enfin au pied du Salto Angel et nous continuons pédibus jambus. Chemin difficile dans la jungle, beaucoup de racines géantes, terrain boueux et glissant.  Mais récompense quand on arrive enfin devant cette fabuleuse chute d'eau. dommage que l'on ne puisse aller à la toucher, mais se serait dangereux. La descente vers le campement est un peu glissant. Ce soir poulets à la braise et grosse salade. Cette nuit on inaugure un couchage en hamac sous moustiquaire. Et bien on a bien dormi, malgré les singes hurleurs.  Puis retour toujours impressionnant en pirogue. Notre avion pour revenir à Ciudad Bolivar est un petit monomoteur, mais le commandant a mis son costume et ses barrettes, manque juste l'hôtesse. Par contre on vole plus bas et on peut admirer le paysage.

 

CUMANA

 

 Yves, français qui vit la moitié de l'année à Puerto La Cruz, et avec qui nous avons lié amitié,  nous emmène visiter  la ville de Cumana et ses alentours. Que de beaux mouillages tout le long de la cote que nous ne pourrons pas hélas pratiquer, cause pirates. Cumana réputée pour ses fabriques de cigares que nous visitons, ainsi que le musée du sculpteur J Soto. Le soir Yves nous trouve une posadas tenue par des allemands. On couche dans des chalets tyroliens, sympa. Ils fabriquent aussi des liqueurs extra bonnes ..... on fait le plein pour ramener des cadeaux en France. Visite ensuite d'une grotte où nichent des oiseaux qui sortent à la tombée de la nuit, les Guacharos. Ils ont un radar comme les chauves souris. La visite se passe à la lueur d'une lampe tempête et on ne voit pas très bien les beautés de la grotte. Après passage d'un boyau étroit, plus de nid d'oiseaux et la lumière est la, mais ne rêver pas ce n'est pas comme chez nous, pas de sons et lumières, un peu décevant. Puis retour à la marina pour hiverner Gros Baloo et préparer notre retour en France.

 

28 septembre 2013 le départ

 

 Taxi jusqu'à l'aéroport de Barcelona, vol national pour Caracas et attente pour notre vol international vers l'Europe. On enregistre nos bagages sans problème. En salle d'embarquement, ils me demande de les suivre jusqu'à un de nos sacs que je dois ouvrir pour une fouille minutieuse. Ils cherchent de la drogue. Nos bouteilles de liqueur de Cumana sont ouvertes et ils les sniffent, cela sentirait t'il la coke? Ridicule..... et on referme le sac mais pas le temps de bien emballer....... puis au moment de rentrer dans l'avion, de nouveau fouille au corps et des bagages cabine dans le sas d'accès à l'avion Je dois de nouveau  les suivre pour un scan approfondi de mon ordinateur.......!!?? Départ de l'avion avec 3 heures de retard. Du coup on rate notre correspondance à Lisbonne ...... on nous offre un bon de 30€ pour manger un petit quelque chose avant le prochain avion. Nous arrivons un peu en retard à Genève où mon fils Arnaud nous prend en charge.