Le voyage de Gros Baloo, Un couple en bateau part visiter la planète. Est elle vraiment ronde?

30-03 au 19-04 Gros Baloo, Venezuela et Martinique

 

30 mars au 8 mai 2013 – Gros Baloo-Venzuela-Martinique

Viviane m’accompagne prendre le train à Sarrebruck qui m’amènera à l’aéroport de Frankfurt. La séparation est difficile…….. Frankfurt, Caracas, Barcelona où je retrouve Yves Sinou pour me servir de taxi. La passerelle est à poste grâce à mes voisins, merci Christian. Je m’écroule et récupère un peu.

La remise en route de Gros Baloo se résume à une longue, longue liste, le timing étant trop court, il va falloir faire des choix. Mon ami René me téléphone, il est preneur de venir m’aider……et m’accompagner jusqu’en Martinique. Renseignements pris il peut venir malgré un passeport qui se périme dans 4 mois, alors qu’il faut normalement encore au moins 6 mois  pour pouvoir venir au Venezuela. Merci à sa femme Nathalie qui le laisse partir pour cette aventure.

Impeccable, avec deux mains de plus, que je sais très efficaces,  je vais pouvoir sortir le bateau pour le caréner. Vite rendez vous au chantier est pris, tout va bien, le chantier de la marina peut nous prendre en charge, restau, piscine et douches seront assurées. En attendant je travaille comme un fou, soudure d’un tuyau cuivre de l’alimentation eau douce qui a cassé, nettoyage à fond du réservoir d’eau plein de boue brésilienne ; l’eau était devenue d’un gout douteux malgré le filtre à charbon, et comme c’est l’eau de boisson, il fallait nettoyer d’urgence. Nettoyage des moquettes, je trouve 2 blattes ; donc rechargé mes pièges à cafards (qui sont des bouchons de bouteilles d’eau ou autres boissons) remplis avec du borax mélangé à du lait condensé sucré, pour faire une pate qui stérilisera ces petites bêtes et entrainera leur extinction.

Je suis aidé par mes voisins qui me font quelques courses, m’enlèvent les sacs plastiques qui enveloppaient l’hélice. Bonne méthode, très efficace qui empêche les salissures sur l’hélice. Par contre Gros Baloo a une belle barbe verte sur sa ligne de flottaison et dessous aussi. Le carénage ne va pas être du luxe. En attendant je le rase.

Achat d’antifouling vénézuélien et de tout ce qui faut pour le passer grâce à Yves qui connait les bonnes adresses à Puerto La Cruz. En effet avec un président Chavez qui vient de mourir, les approvisionnements du Venezuela sont erratiques, et les rayons des magasins bien vides. Il arrive parfois des produits et c’est la ruée. Par exemple plus possible de trouver du papier WC, mais plus grave farine et riz sont souvent aussi absents des gondoles. Heureusement Gros Baloo a quelques réserves.

Les communications avec Vivi sont très difficiles par Skype, la bande passante du Venezuela est faible, et le moral de ma belle désastreux. Après avoir épuisé des minutes sur le téléphone satellitaire Iridium, je trouve enfin une solution : acheter des cartes pour les cabines publiques, la communication devient enfin audible, confortable et financièrement acceptable. Ce n’est pas ce qui arrange son moral…….

Le 4 avril René débarque de son avion à Barcelona, mais le taxi qui m’amène le chercher se trouve embourbé dans un bouchon vénézuélien innommable et nous avons failli nous manquer, en plus Bouygues, mon opérateur français n’a pas de relations avec les opérateurs vénézuéliens et je ne peux pas le contacter, lui aussi chez Bouygues pas de possibilité avec le mobile du taxi…...merdum…… Avant j’étais chez SFR et ça marchait. Enfin ce soir il est à bord.

Le lendemain sortie de l’eau du bateau. Le chantier nous nettoie la coque, gros travail vu son état. Heureusement la main d’œuvre se règle en bolivars et mon porte monnaie apprécie. On démonte l’hélice pour la porter à redresser et équilibrer ; 2 pales un peu tordues suite à mes échouages à Cabo Fio, dans le rio Itajuru au Brésil. Vu la taille de l’hélice, 82cm de diamètre, j’avais fait fabriquer au chantier de la Seyne sur Mer un arrache sur mesure, bonne précaution. Je fais monter des rehausseurs pour mes bossoirs, ils sont un peu de travers, mais efficaces, il faudra revoir la chose quand je reviendrai au Venezuela, plus le temps de mégotter…….le jeudi 11 avril on remet à l’eau, on voulait partir dans la nuit mais nous sommes trop crevés et on reporte le départ à samedi 13, à 1h20 du matin. En effet on est un peu pressés par la politique Vénézuélienne, le dimanche 14, c’est l’élection du président, et l’opposition se montre pressante…….alors quelques troubles peuvent arrivés……notre clearance est enregistrée, il est temps de prendre le large. Ras le bol des travaux, si la douche était assurée le soir, le restau de la marina était le plus souvent fermé à midi ou n’avait pas grand-chose à offrir à manger. Nous étions tellement fatigués le soir que l’on n’a pas non plus utilisé la piscine. De plus le moral de Viviane plus bas de jour en jour m’obligeait à lui téléphoner longuement au moins deux fois par jour, et notre échange de mails tendait à une croissance géométrique. Mon moral aussi en pente descendante… Pour sortir et rentrer dans le chantier il falait montrer patte blanche……difficile de tout gérer…………

Donc samedi 13 avril 2012 départ de Bahia Redonda avec soulagement. An Moteur, car vent dans le pif, mais on le savait. De 900t/mn je pousserai le moteur à 1100t/mn pour passer le canal de Marguarita, avec vent et courant de face. On croise quelques chalutiers et un coast guard. La tombée du jour arrive quand on a les Testigos en vue. Dimanche matin 7h on peut enfin hisser tout dessus avec quelques tours de moins pour le génois. Pas de pilote automatique, Gros Baloo taille sa route à 60° du vent sur un rail. Lundi matin, latitude de Grenade, on roule le génois et on remet le moteur. Vers la mi journée on peut remettre le génois et couper le moteur. Mardi, René veille de 1h à 7h, j’ai bien dormi et récupéré. De nouveau moteur et on affale aussi la grand voile. 9h, le moteur fait un drôle de bruit, vite j’ouvre la cale ; c’est l’alternateur qui nous fait une gerbe d’étincelles, on a failli flamber. Réparation et on repart. Grosse fuite de kérosène sur la cuisinière, Murphy s’est réveillé !!! Et il continu, plus d’eau douce, un tuyau plastique, pourtant armé, s’est collapsé. 10h, nous sommes à 25 miles de la Martinique au moteur et artimon.

Enfin nous longeons la Martinique, quand une vague vicieuse monte sur le pont, contourne la timonerie et s’invite à bord par la porte ouverte, Murphy tu exagères,  merdum, merdi, merda.

Le soir nous voit arriver au mouillage de Saint Anne, arrêt technique obligatoire, car l’alternateur en cours jus nous a grillé une partie du circuit électrique. Donc réparation de ce circuit et de la fuite de la cuisinière.

Résumé de cette traversée. Mer forte dans le pif, nombreuses entrées d’eau, Gros Baloo est devenu une vraie passoire : le produit que j’ai employé pour l’étanchéité, soit disant garanti 10 ans est en train de lâcher. Beaucoup de travail en perspective, et pour l’instant on étend les livres de la bibliothèque qui ont pris l’eau. On a pris l’option de passer par le canal de Margarita et les Testigos pour raccourcir le trajet et avoir du meilleur vent pour la voile. Risque de piraterie que nous avons réduit au minimum en ne s’arrêtant ni à Margarita, ni aux Testigos. En plus René a un billet de retour sur la France pour le 19.

Le jeudi 18 avril on prend une place à la marina du Marin et on fait notre entrée en Martinique. Petit restau, rangement et un peu de repos, réservation d’une voiture de location pour demain.

Vendredi 19 avril, qui que c’est qui s’invite sur Gros Baloo, mais non pas Murphy, il squatte déjà, mais la douane qui débarque avec ses gros souliers et qui visite le bateau partout et me fait démonter des planchers…….vous avez fait un carénage, acheter de la bâche pour le soleil et une petite climatisation au Venezuela, mais mon pauvre Monsieur vous avez dépassé la franchise d’importation en France, soit dans les 325€. Bon heureusement que René doit prendre son avion, la visite s’écourte, non sans me faire remarquer qu’ils pourraient faire venir des plongeurs et que cela pourrait durer beaucoup plus. Ils me disent repasser lundi, surement pour m’apporter la douloureuse. La procédure est ainsi : ils vous abordent et pose des questions ; d’où venez vous, avez-vous des armes à bord, avez-vous plus de 12000€ à bord, et autres. Ensuite ils viennent à bord et vérifient vos déclarations. Ils devaient chercher quelque chose, mais je n’ai pas pu savoir quoi. Il est temps de conduire René à l’aéroport René Césaire. René merci beaucoup de ton aide et j’espère que cette petite traversée un peu musclée t’a plu.